4 conseils pour introduire du recyclé dans votre sourcing matière

De plus en plus de marques recourent à l’intégration de matière recyclée, d’origine textile (polyester recyclé mais aussi coton recyclé et même plus historiquement laine recyclée) ou non, quel que soit leur positionnement, leur univers, et même le type de produit fini considéré (au-delà de l’habillement).

En effet, le concept est séduisant et s’inspire de la circularité – qui elle aussi gagne en popularité. L’utilisation, partielle ou intégrale, de matières recyclées pour la production de nouveaux produits présente deux avantages majeurs : éviter la production nouvelle de matières premières vierges tout en limitant la production de déchets en fin de cycle de vie. Avantages par ailleurs quantifiés dans différentes études et analyses de cycle de vie.

Mais ce récent succès fait également naitre de nouveaux enjeux.

Au-delà des limites déjà évoquées sur le sujet (comme notamment la non-recyclabilité à l’infini de ces produits recyclés ou encore, dans le cas des matières synthétiques, la persistance de l’enjeu de relargage de microfibres plastique pendant le lavage), trois challenges risquent de prendre de l’ampleur dans les mois à venir :

1.    La traçabilité et le risque chimique associé à ces produits composés de matière recyclée. Ikea et H&M ont d’ailleurs lancé conjointement en octobre dernier une étude sur le sujet, pour mieux comprendre et évaluer la teneur en produits chimiques des textiles recyclables collectés en vue d’être recyclés.

2.    Le risque de fraude : comment vérifier la crédibilité de la démarche et le contenu réel en recyclé alors qu’il est aujourd’hui très difficile de différencier la matière recyclée de la matière vierge dans un produit fini ? Ce risque, par ailleurs plutôt proche une fois encore de la question de la traçabilité, devient d’autant plus élevé quand le prix de la matière recyclée dépasse celui de la matière vierge.

3.   La viabilité de la filière recyclage :  le recours au recyclé présente d’incontestables avantages et constitue une opportunité pour traiter les déchets textiles générés par l’industrie. A condition de pérenniser la filière de recyclage des textiles, aujourd’hui en grande difficulté (en cause notamment la viabilité financière et le manque d’incitation pour le développement des technologies de recyclage textile-textile).

Alors comment introduire au mieux du recyclé dans votre sourcing matière ? Voici quelques conseils d’Origem sur ce (vaste) sujet :

1.     Aller jusqu’au bout de la démarche et viser d’une part les certifications qui garantissent le contenu recyclé (notamment GRS et RCS*). D’autre part, considérer de coupler cette démarche à d’autres certifications pour limiter par exemple le risque chimique (Oeko-Tex® Standard 100 pour le produit fini ou autres certifications liées à la production sur site). Enfin, cibler si possible l’utilisation du gisement textile (versus les bouteilles plastiques usagées par exemple) pour s’inscrire dans une démarche d’économie circulaire propre à la filière textile (moins de 1% des déchets textiles collectés en Europe du nord-ouest sert à refaire du fil).

2.    Plus globalement, commencer par cartographier vos matières pour en cibler les principales est un bon point de départ. Puis, définir une stratégie et des ambitions réalistes sur ces dernières.

3.     Ou bien, autre approche possible, la marque peut également se choisir une priorité d’engagement (lutte contre la pollution plastique, promotion de la biodiversité…) et sélectionner les matières à cibler en cohérence avec celle-ci.

4.     Dans les deux cas, osez diversifier les solutions : en basculant vers des équivalents responsables (du coton au coton biologique par exemple) ou en privilégiant la recherche de nouvelles matières alternatives.

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